Comme le relate La Liberté du jour, il y a toujours moins d’arbres à Fribourg, alors que d’autres villes possèdent de véritables programmes d’arborisation de l’espace urbain. A Fribourg on abat avec de vagues promesses de remplacement. Promesses souvent restées lettres mortes comme le montrent ces exemples du quartier du Bourg.

En décembre 2014, la commune de Fribourg avait procédé à l’abattage d’un certain nombre de Marronniers sur la place du Marché-aux-Poissons et le long de la rue de Morat du côté du Couvent des Cordeliers pour des rasions « sécuritaires ». Certains de ces arbres ont été remplacés, d’autres pas. Pourquoi?

L’exemple le plus parlant se trouve sur la place du Marché-aux-Poisson. On a tout simplement goudronné l’emplacement de l’arbre abattu pour faciliter le parcage des voitures (photo 1).

Le long de la rue de Morat, entre l’Église des Cordeliers et le MAHF, quatre arbres manquent toujours à l’appel et ceci quatre ans après l’abattage (photos 2 – 5). Sans parler d’autres exemples comme les Marronniers qui ornaient la Fontaine de Samson sur la Place Notre-Dame ou les Tilleuls bicentenaires au Palatinat.

Vagues promesses….

 

 

Le zoo du Bourg

10 mai 2018

Depuis plusieurs semaines les habitants et commerçants de la rue des Épouses ont l’impression de vivre dans un zoo, du mauvais côté du grillage. Cet enclos «sécurisé» sert de parking au maître d’état qui travaille à la réfection d’une toiture. Les samedis, dimanches, jours fériés et ponts, l’enclos et vide à l’exception de quelques pigeons ou moineaux qui cherchent pitance.

Pour les touristes, déjà nombreux à cette époque de l’année, c’est du plus bel effet. Les personnes à mobilité réduite ou les parents avec une poussette doivent trouver une sortie de la souricière. La sortie de gauche se termine par plusieurs marches et celle de droite est souvent obstruée par des voitures mal parquées. Le grillage complique les livraisons des commerces, le travail du facteur et de la voirie lors du ramassage des poubelles, sans parler de la perte de temps en cas d’une urgence éventuelle.

Nous demandons que l’accès à la rue soit libéré !

Des Arbres à jeter

4 novembre 2017

En passant ces jours par la Place Sainte-Catherine, au chevet de la Cathédrale Saint-Nicolas, vous verrez les bouleaux dans leur belle robe automnale dorée. Ces arbres qui ornent la place et la fontaine de la Vaillance sont condamnés. Ils ne figurent pas sur les visuels de la place réaménagée, virtuellement abattus par l’architecte.

Pourtant, le jury du concours pour la Requalification du Bourg avait plaidé pour le maintien de ces arbres:

« Dans le cadre de la remise en scène de la fontaine de la Vaillance, derrière le chevet de la cathédrale, le jury est d’avis que les bouleaux existant devraient être maintenus. Deux ont même été abattus; il y a lieu d’évaluer de les replanter. » (extrait du rapport du jury)

Depuis le déplacement de la fontaine de la Vaillance en 1840 au chevet de la Cathédrale, il y a toujours eu des arbres à cet endroit. Au départ il s’agissait de marronniers, remplacés vers le milieu du siècle passé par les bouleaux actuels.

A Fribourg les arbres sont traités comme un vulgaire bien de consommation. Acheter, consommer, jeter se traduit par planter, regarder pousser, abattre.

Il ne suffit pas de mentionner les notions de durabilité et de respect de la nature, les politiciens disent « environnement », dans les discours et les programmes des partis politiques. Il faut les appliquer. Abattre des arbres juste pour satisfaire l’ego d’un architecte ou urbaniste est une aberration.

Les arbres existants sur la Place Sainte-Catherine et la Place des Ormeaux doivent être maintenus.


L’arrêt de bus du Tilleul est une véritable petite maison avec un toit comme toutes les maisons alentour sur lequel piaffent les jeunes moineaux le printemps venu.

C’est une petite maison conviviale qui abrite parfaitement les usagers des transports publics. Ce sont des toilettes publiques en parfait état. Ce sont des cabines téléphoniques «historiques». C’est une petite fontaine avec un abreuvoir pour chiens.

L’arrêt de bus du Tilleul c’est beaucoup de souvenirs, pour les plus anciens il rappelle l’époque des trams.

On va raser l’arrêt de bus du Tilleul pour le remplacer par une construction insipide, «fonctionnelle», en acier inoxydable et verre «sécurisé». Un machin sans âme.

L’arrêt de bus du Tilleul c’est NOTRE HISTOIRE, sauvons-le !

La prairie située au début du Palatinat juste après la porte de Morat est un magnifique pré fleuri, peut-être le plus beau de la ville.
ÉTAIT!
Cette année ils ont fauché ou plutôt tondu le pré avant la floraison des Marguerites, Sauges des prés, Myosotis, Scabieuses etc. Les Abeilles et autres insectes iront se faire voir ailleurs. Merci pour la biodiversité.
Par contre c’est tristement « propre en ordre »!

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La place de l’Hôtel-de-Ville est l’unique place sans voitures du quartier du Bourg. Était!

La commune vient d’attribuer un emplacement coincé entre la fontaine Saint Georges (style Renaissance), l’Hôtel-de-Ville (style gothique tardif) et l’ancien corps de garde (style Louis XVI) à des marchands ambulants de malbouffe (style Hot-Dog-Factory).

Il faut une absence totale de sensibilité pour dénaturer ainsi cette belle place.

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Discours du Grand Saint Nicolas du haut du balcon de sa cathédrale

Discours du Grand Saint Nicolas du haut du balcon de sa cathédrale

Abattage sécuritaire.

11 décembre 2014

Ils ont osé. Les vieux marronniers de la place du Marché-aux-Poissons et de la rue de Morat accusés de porter des champignons ont été exécuté pour des raisons sécuritaires.

L’ Érable qui illustre également cet article ne se trouve pas à Fribourg, et pour cause. Son tronc est vide depuis des décennies. Où il se trouve (au Lac Noir) il est soumis aux rigueurs de l’hiver et il a même survécu à Lothar. A Fribourg on abat les arbres à la moindre alerte pour des raisons « sécuritaires ». Je n’ai pas connaissance de personnes blessées par des arbres. Par contre il y a régulièrement des blessés sur les passages à piétons. Alors on devrait logiquement interdire les voitures ou les piétons. La sécurité absolue n’existe pas.

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D’habitude, lorsque la Télévision débarque dans une ville, un village ou un quartier, les gens du lieu ont à cœur de montrer ce qu’il y a de plus beau, de meilleur. Pas chez nous. Chez nous on sort le rétroviseur pour parler du passé. Et cela commence plutôt mal. Le journaliste d’opérette semble débarquer d’une autre planète. Chez lui, un soir de décembre frisquet, aux heures du repas et une demi-heure après la fermeture des commerces, les ruelles grouillent de monde. Il doit être aveugle aussi. Il n’a pas vu la bonne dizaine d’ateliers d’artisans et les nombreux commerces spécialisées et cafés-restaurants qui se trouvent dans un périmètre d’une centaine de mètres autour de lui. Et les jérémiades au sujet du passé qui était forcément meilleur continuent avec en prime une séquence en mémoire de la «mythique» patronne du Tunnel. Encore un petit effort et on pourra lui consacrer un chapitre dans «La Légende Dorée» de Jacques de Voragine.

Notre quartier n’est pas figé dans la molasse. Il évolue, se transforme, se cherche et continue de vivre comme c’est le cas pour tous les quartiers de toutes les villes du monde. Et l’avenir tout proche, avec la disparition des 25’000 automobilistes qui traversent le quartier quotidiennement en empestant l’atmosphère sans dépenser le moindre kopek dans nos commerces, s’annonce plutôt rose.

VIVE LE QUARTIER DU BOURG !

PS: Si vous n’avez pas vu l’émission, voici le lien et écoutez bien l’introduction et la première question du journaliste. C’est surréaliste!

http://www.rts.ch/video/info/couleurs-locales/4485496-fr-le-quartier-du-bourg-serait-de-plus-en-plus-deserte-par-les-habitants.html

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Saloperies de fleurs

15 mai 2012

Ces Pissenlits et autres saloperies qui se permettent de pousser entre nos pavés, ces Corydales jaunes et Ruines de Rome qui maculent nos magnifiques murs de tuf et de molasse, il faut les éradiquer. Et lorsque, comble de l’arrogance, ces fleurs sont belles et très rares comme l’Oxalis corniculé*, il faut les étêter, faucher, hacher menu. Surtout que ces saloperies pourraient attirer des abeilles, papillons et autre vermine ailée. Et tant pis pour ces cœurs tendres et doux rêveurs qui s’émerveillent naïvement devant la beauté d’une fleur. Non mais!

Heureusement que nos Édiles veillent au grain. Ces preux chevaliers du propre en ordre et leur troupe équipée d’armes redoutables mènent une guerre sans merci contre ces envahisseurs indésirables. C’est la Croisade permanente, la guerre sainte quotidienne pour vaincre vaillamment cette foutue nature qui n’a rien chercher dans notre bonne ville de Fribourg bien proprette.

Karl Inglin

* Selon l’0uvrage de référence « Flore de la ville de Fribourg » de Christian Purro et Gregor Kozlowski, l’Oxalis corniculé est une espèce méditerraéenne très rare et peu abondante à Fribourg (une dizaine d’endroits référencés)

Photos prises le 11 mai pour la première et le 14 mai pour la deuxième au même endroit dans les environs du Bletz.

Oxalis corniculé

Feu Oxalis corniculé


Des cons

27 mars 2012

Excusez-moi le terme, mais c’est le seul qui me vient naturellement à l’esprit pour qualifier ces propriétaires de chien qui ramassent le caca de leur toutou et balancent le sachet dans la nature. Hier, en rentrant de promenade (avec mon chien), j’ai cueilli six de ces sachets orphelins sur environ 100m au Palatinat.

Un jour, sur la place du Marché-aux-Poissons, une propriétaire de chien avait laissé trainer le sachet contenant les besoins de son caniche de salon à quelques pas d’une poubelle. J’avais osé une remarque. Elle m’avait répondu qu’il fallait bien occuper les cantonniers. Textuel!

Maintenant, si vous trouvez un terme plus approprié pour qualifier ces personnes, faites-le moi savoir.

SUFFIT!

4 août 2011

Après la mise à mort des deux tilleuls du Palatinat, la commune annonce un nouveau massacre. Celui des deux marronniers de la place Notre-Dame. Ces braves arbres donnent trop d’ombre à la vénérable basilique et leurs racines chatouillent le soubassement du mur de sa façade. Et argument de choc: ces arbres n’ont pas de légitimité historique. Ainsi il ne suffit pas à un arbre de fleurir au printemps, de donner de l’ombre l’été et des fruits l’automne pour survivre dans notre bonne ville de Fribourg. Il faut qu’il figure également sur le plan Martini. C’est du moins l’avis de « l’architecte » de service. Question légitimité historique je signale à ce Monsieur que les ancêtres de ces deux marronniers sont apparus en Asie mineure il y a plusieurs millions d’années ou quelques milliers d’ères avant l’apparition des premières basiliques, bénitiers et autres architectes-historiens.

Quelquefois je rêve d’être Obélix. Vous savez celui du « Domaine des Dieux » qui fait repousser les arbres abattus par les romains en semant les graines magiques de son copain le druide Panomarix.

Coup de gueule

2 juillet 2011

Dimanche dernier je me suis promené en famille au Palatinat, tout content de pouvoir montrer à mes petits-enfants la joyeuse diversité de la flore tout au long de cette promenade. Le rouge pétant de de la baie du gouet, le bleu-nuit de celle de la parisette à quatre feuilles, l’ail rocambole pas encore éclos et plus haut, juste à côté des tilleuls bicentenaires massacrés en mars dernier pour des raisons pseudo-sécuritaires, le jaune lumineux du lysmiaque et le magnifique œillet arméria finement ciselé. Et en prime, en face des deux tristes moignons des tilleuls abattus, les deux orchidées toujours en fleur (voir l’article du 19 juin).

Aujourd’hui tout a disparu, fauché, ratiboisé, la boule à zéro au nom du propre en ordre. Pourtant depuis des années, les institutions compétentes préconisent la fauche tardive des bords de routes (pas avant fin août) pour favoriser la biodiversité. De plus la fauche à ras le sol détruit les plantes et accentue l’érosion du terrain et les résidus de fauche laissés sur place enrichissent le sol et favorisent les espèces à croissance rapide (orties etc) au dépens des plantes à fleur.

Pour voir des fleurs dans le quartier il faut se rabattre sur les géraniums et pétunias plantés à grands frais dans les ronds-points et autres bacs en eternit alors que celles offertes « à l’œil » par la nature pourrissent lamentablement sur les bords des chemins.

Saisons belles qui passent.

Karl Inglin

Oeillet arméria

L’autre jour, en voyant ce qui restait de deux magnifiques tilleuls du Palatinat, j’ai pleuré comme un gamin. Ainsi ils ont osé abattre ces deux vénérables arbres sur décision de l’ensemble du Conseil communal à la demande du chantier du pont de la Poya et en prétextant quelques problèmes de santé de l’un des deux arbres. C’est vrai que le chantier du pont pouvait difficilement progresser en présence de ces deux arbres. C’est vrai aussi qu’un arbre plus que centenaire devrait être sain et vigousse comme une jeune pousse. C’est également vrai que l’arbre en bonne santé n’avait qu’a se choisir un autre voisin. C’est finalement vrai, que ce genre de décision ne doit pas être publiée contrairement à celle d’autoriser le Carnaval des Bolzes.

Alors, joyeux Carnaval!

Karl Inglin